🌐🏗️ Construire plus, construire mieux

Les tokens de construction, Rigor, la révolution INX et le metaverse Chinois

Bonjour à tous,

Quelle semaine ! J’ai fait mon premier passage sur BFM Business, c’était sympa.

En parallèle je me suis bien creusé la tête, car s’il y a un sujet que l’on a du mal à imaginer transformé par les cryptomonnaies ou plus largement la blockchain, c’est bien la construction.

Pourtant, on peut toujours inventer de nouveaux modèles ! On tente ?

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Let’s go !

Au programme aujourd’hui

• 🐸 Tokeniser la promotion ?

• 🧱 Entreprise de la semaine : Rigor

• 🏆 On veut à boire et à manger

• 🌃 La chine dans le metaverse

• 📖 C'est quoi l’ “AMF” ?

• 🛠️ Build In Public

🐸 Tokeniser la promotion ?

En France, il y a plus de 30 000 personnes travaillant dans la promotion immobilière, on est pas loin d’en avoir un par commune Française (36 000). La promotion immobilière est une partie fascinante du secteur, car elle est au cœur de la chaîne de valeur et se trouve à l’intersection des deux mondes : la construction d’un côté, la transaction de l’autre. Si la financiarisation de l’immobilier a rendu presque évidentes les convergences entre le financement, la transaction et les cryptomonnaies, c’est beaucoup moins vrai pour les autres acteurs.

Hey Buddy, tu savais qu’on allait bientôt changer le monde ? Mate moi ça !

Les promoteurs immobiliers sont naturellement au fait des innovations dans le financement des opérations. La tokenisation immobilière ne passe pas à travers de leurs intérêts, bien qu’elle se base sur un rendement, qui est plutôt naturellement délivré par les property manager.

Alors si ces acteurs s’intéressent au web3, c’est qu’eux aussi veulent se réinventer pour accéder à un monde où le financement et les interactions sont révolutionnés, et voici les premiers modèles que l’on peut imaginer.

Le plus simple des modèles que l’on voit émerger est en concurrence directe au crowdfunding. Grâce à une plateforme en ligne (elles existent déjà), les promoteurs pourraient lancer eux-mêmes une STO (Security Token Offering). Ces levées de fonds en jetons sur la blockchain peuvent être ouvertes à tous, et dans certains cadres ne nécessitent même pas d’être contrôlé par l’AMF. Voilà une nouvelle alternative pour financer des projets immobiliers.

Si on a beaucoup parlé de la possibilité pour ces tokens d’être acheté à travers le monde par n’importe qui, l’exact opposé se vérifie aussi. En rendant la possibilité d’investir dans un projet immobilier facilement, on peut aussi s’adresser à la population locale.

Comme certaines entreprises se sont spécialisées dans le lobby local sur internet, on peut imaginer que les mêmes méthodes permettraient de toucher des investisseurs impliqués dans le projet. Qui ne préfère pas investir dans la maison sénior en bas de sa rue plutôt que dans un 2 pièces étudiant à l’autre bout de la France ? Ce sont d’ailleurs des tendances qui se confirment dans le crowdfunding, par exemple illustré par le rachat de Proximea par Baltis Capital.

Dans le même sens, ces levées de fonds en token-titres n’ont pas nécessité d’être dirigées vers des opérations particulières, mais simplement accompagner la croissance d’une entreprise, à prépondérance immobilière ou non. Les levées de fonds en token sont aujourd’hui en train de se développer pour les startups, avec la flopée d’outils qui accompagnent cette hype.

Pourtant, son développement dans l’économie traditionnelle serait un bon moyen pour nous tous d’investir localement, dans des projets ou entrepreneurs dans lesquels on croit (et on espère pouvoir vous présenter de beaux projets dans ce style ici ! ).

Rien de révolutionnaire dans ces modèles si ce n’est que, contrairement à toutes les formes de financement qui sont proposées jusqu’à maintenant, mon argent n’est pas bloqué. Le token étant représentatif de mon investissement, il peut être réutilisé pour une nouvelle opération. Dans un futur proche, je peux imaginer :

• le déposer sur Curve (un protocole de finance décentralisé spécialisé dans le prêt) pendant toute la durée de l’opération pour obtenir un prêt temporaire

• le déposer sur APWine pour toucher ma plus-value avant même que le projet ait commencé

Et on a même pas encore parlé de marché secondaire ou simplification du gré à gré.

Cette possibilité de “jouer” avec le token une fois que celui-ci est acheté peut aussi rebattre les cartes de la gestion de risque. Cela peut permettre à des acteurs de proposer des projets à des stades moins avancés lorsqu’ils se présentent au public. Les acheteurs ont désormais la possibilité de se hedger (se couvrir) face au risque d’un projet.

Pour sortir des carcans de ce que l’on voit habituellement, pourquoi ne pas promettre une plus-value à court terme plutôt qu’un rendement avec un token qui serait détruit ou réutilisable dans l’écosystème du promoteur ?

En France, on voit plusieurs acteurs réfléchir à la tokenisation d’opération nouvelles comme du portage foncier. Le portage est une méthode de financement ou un organisme extérieur se porte acquéreur sans condition suspensive pour le compte d’un promoteur en cas de rallongement de délais (recours, permis long à décrocher etc...).

De manière plus anecdotique, imaginez si nous pouvions suivre les transactions dans la blockchain (infalsifiable) de tous ceux qui ont travaillé sur / investit dans les bâtiments qui font le patrimoine de la France. Évidemment, nous connaîtrions bien mieux notre histoire. Maintenant que c’est possible, il paraît aberrant que les grands projets qui font notre patrimoine de demain ne réfléchissent pas à la question !

Enfin, on peut aussi penser à ces grands groupes qui font à la fois la promotion et la gestion. Sortir une opération demande du temps et des efforts, tout ça pour se retrouver avec des queues de programme ? Ce terme désigne les appartements neuf qui n’ont pas été vendus lors de la livraison (RDC, orienté Nord, etc.). Ils ont souvent une rentabilité à peine inférieure à leur voisin pour un prix largement négociable. Mauvais pour soi, bon pour l’investissement. C’est exactement ce genre d’investissements qui nécessitent une nouvelle façon d’être distribué : on-chain.

On voit déjà qu’avec ce petit focus sur le web3 chez les promoteurs, de nombreuses opportunités apparaissent alors qu’aujourd’hui le nombre de personnes qui connaissant les modèles blockchain est assez limité. Imaginez quand tous les cerveaux du secteur vont travailler ensemble au développement de nouveaux cas d’usage ! Le futur est brillant, nous allons pouvoir construire plus et mieux grâce à la flexibilité apportée par les tokens !

🧱 Entreprise de la semaine : Rigor

Quand on veut lier construction et web3, le mieux est de découvrir ce que fait Rigor. Cette startup américaine vient de lever 3,5 millions de dollars pour démocratiser la finance décentralisée dans la construction.

Pour bien comprendre l’intérêt de l’entreprise, il convient de rappeler que les enjeux immobiliers ne sont pas les mêmes en France et aux US, si nos développeurs ont du mal à trouver du foncier, c’est l’exact inverse aux Etat unis où les terrains sont légion mais les financements plus difficiles à aller chercher.

L’entreprise veut remettre un peu de vertu dans la construction, mais aussi rendre les échanges financiers plus fluides. La startup permet d’abord à un promoteur immobilier de lever de l’argent son opération à travers une STO “locale” en soi déjà très innovant, mais ce n’est que le début.

La startup fournit ensuite un logiciel de vérification des tâches par le conducteur de travaux. Quand celui-ci indique dans l’application qu’un des artisans impliqué dans les travaux de construction a fini une tâche, alors celui-ci est automatiquement (via smart contract) rémunéré sur la blockchain

Le montage financier des opérations et l’administration est facilitée, les flux de capitaux sont transparents, les petites entreprises du bâtiment n’ont plus a supporter le poids des délais de paiement. Un bon moyen de dynamiser l’offre immobilière aux US dont la demande de logement ne fait que croître !

🏆 On veut à boire et à manger

On ne savait pas quand cela allait arriver, mais INX l’a fait ! En effet la marketplace américaine vient de faire converger ses deux plateformes en une : celle qui permettait l’achat revente d’utility tokens (cryptomonnaies) et celle qui permettait l’échange de security tokens (jetons titres).

C’est donc la seule plateforme au monde entièrement réglementée auprès de la SEC (régulateur américain) qui permet l’échange des deux types de jetons.

Cette nouvelle plateforme unique, appelée INX ONE va largement accélérer le développement des crypto-assets en simplifiant les échanges de manière historique. Les utilisateurs, (autrefois assez différents) des deux types de tokens vont être beaucoup plus perméables. On imagine qu’INX va aussi ouvrir la voie à d’autres plateformes et accélérer la transformation d’exchanges comme Gemini qui sont en cours d’accréditation.

Comme nous l’évoquions dans le rapport “IMMO 3.0 de la pierre papier à la pierre crypto” , INX avait déjà fait la première levée de token-titre entièrement validée par la SEC en 2020, pour un total de 85 millions de dollars.

🌃 La chine dans le metaverse

L’un des sujets qui paraît le plus passionnant dans les évolutions du web3, c’est la position de la Chine face au sujet des metaverses. Elle qui s’est battue contre les cryptomonnaies, NFT et security token et se retrouve très bonne élève sur les sujets de metaverse.

D’ailleurs, JPMorgan a évalué la taille de l’industrie metaverse à 4 billions de dollars en Chine. Les entreprises les plus avancées étant Tencent et son nouveau compétiteur NetEase, Bilibili, Sea, Krafton ou encore Bandai Namco (lui vous le connaissez au moins :) ). Sans compter les précédentes, les entreprises de la tech liées au metaverse en Chine auraient levé plus de 780 millions de dollars rien qu’en 2022.

On peut également évoquer le group Alibaba qui multiplie les initiatives, notamment pour permettre aux clients d’acheter des objets de luxe. On pense à son Tmall Luxury Pavilion qui permet d’accéder en réalité augmenté à des produits de grande marque comme Burberry, Louis Vuitton ou les marques du groupe Kering

Globalement la Chine est en bonne place pour fournir un bel écosystème d’entreprise sur le secteur du metaverse que ce soit sur les sujets d’infrastructure ou de projets grand public. Ce dynamisme est notamment poussé par les villes (Pékin, Shanghai) que nous avons déjà mises en avant.

📖 C'est quoi l’“AMF” ?

L’AMF, c’est l’autorité des marchés financiers, c’est à dire : le régulateur Français. Elle a deux missions principales qui sont de s’assurer que les acteurs financiers respectent les lois, et que tout soit fait pour protéger les épargnants. (C’est le second point qui est sujet à interprétation le plus souvent, à quel moment passe-t-on de protection à la paternalisation ?)

Ces missions donnent donc lieu à des discussions avec tous les acteurs de la finance en France pour faire évoluer les lois et régulations pour qu’elles collent au plus près de la réalité. Elle également l’autorité qui distribue les agréments et valide les projets, les produits d’épargne, les opérations financières qui dépassent certaines limites et passent automatiquement sous sa juridiction.

Évidemment, il n’est pas recommandé d’aller à son encontre, essayer d’outrepasser ses règles (les punitions sont sévères), ni même de trop lui demander conseil pour s’éviter d’être vu comme un innovateur et potentiellement attirer l’attention (ceci n’est pas un conseil en investissement).

Il existe des autorités de régulation dans tous les pays, mais la plus connue reste évidemment la SEC américaine qui fait souvent figure de bateau amiral en matière de régulation. Au niveau Européen, l’équivalent est l’ESMA (European Securities and Markets Authority)

🛠️ Build In Public

Cette semaine encore, vous avez été 57% à ouvrir la dernière newsletter ! Et vous êtes désormais plus de 770 lecteurs (le passage à BFM n’est pas passé inaperçu !)

Toujours trois axes de travail pour faire grossir la newsletter sont :

• inciter au partage via un outil dédié (en connaissez-vous un qui ne soit pas trop cher ?)

• continuer de poster un contenu informatif sur les réseaux sociaux (on passe a l’automatisation avec Hootsuit)

• trouver d’autres newsletters que j’aime bien pour faire du contenu croisé (j’espère le premier dans la prochaine Newsletter !)

Si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas à me contacter sur LinkedIn !