🌐🏡 2022, année exotique.
Mapping complet de l'écosystème Français de tokenisation immobilière
Bonjour à tous,
Après une semaine sans newsletter, je me suis dit qu’il fallait arriver avec une surprise post covid et avant la pause hivernale…
Comme annoncé sur LinkedIn, vous pourrez retrouver à la fin de la newsletter le mapping des entreprises de la Tokénisation Immobilière en France (avec une petite surprise en plus).
Mais avant cela je vous propose une rétrospective de l’année 2022 et le pourquoi du comment de l’essor incroyable de la tokenisation immobilière dans le monde !
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Let’s GO !
Au programme aujourd’hui
🐸 Pourquoi vous avez autant entendu parler d'immobilier tokenisé cette année ?
💎 Mapping de l’écosystème de tokenisation immo en France
🛠️ Build In Public
Si vous êtes nouveau, vous pouvez retrouver toutes les bases et les concepts liés à l’immobilier web3 dans le rapport : IMMO 3.0 de la pierre papier à la pierre crypto
Si vous souhaitez acheter votre premier token immobilier : vous pouvez suivre le guide ici
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🐸 Pourquoi vous avez autant entendu parler d'immobilier tokenisé cette année ?
Aucun doute possible l’année 2022 a été majeure pour la tokenisation immobilière, comme l’avaient été 2015 avec l’ICO d’Ethereum ou 2019 avec les premières tokénisations immobilières effectives. Cette année, nous avons assisté à un engouement assez important pour le sujet, et ce n’est pas pour rien. Explications.
🐂 L’épopée Bullish’
2020 et 2021 ont été des années de Bull Run (tendances haussières du marché crypto) particulièrement favorables, nous avons assisté à l’explosion de Bitcoin au dessus de 60 000$, la multiplication des projets sur Ethereum et le passage au grand public du phénomène NFT, la naissance de nouvelles chains comme la BNB chain et Solana qui ont suscité un engouement très fort. Et enfin, le confinement puis Mark Zuckerberg ont donné un coup de fouet considérable à l’industrie du metaverse. Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour la blockchain soit vue comme la technologie providentielle. Cette euphorie générale à largement été soutenue par les médias traditionnels, qui sans trop comprendre ce qu’ils écrivaient, invitaient à découvrir ces superbes cryptos qui permettent de spéculer toujours vers le haut, et jusqu’à la lune.
Comme lors du précédent Bull Run (2017) de nombreuses entreprises tentent de profiter du marché haussier ou redécouvrent la technologie. Elles se lancent pour tenter d’appliquer la blockchain, les cryptomonnaies à un autre secteur d’activité. L’histoire se répète et l’immobilier ne sera pas épargné.
🦏 Fin de Partie
Pendant cette période favorable à l’entrepreneuriat web3, on peut ajouter que les conditions de fin du bull run sont également propices à l’émergence de nouvelles propositions de valeurs basées sur la blockchain.
Avec la chute de TerraUSD et Luna, plus question d’avoir confiance dans un stablecoin pour faire travailler tranquillement son argent : l’immobilier devient naturellement un secteur qui attire les investisseurs pour sécuriser leurs bénéfices et penser long terme. Dans le même sens, on peut comprendre une volonté globale d’être moins soumis à la volatilité extrême des cryptos quand tout le monde vient de prendre -90% sur le portefeuille.
Alors même si le bull run a largement participé à la popularisation du secteur, sa fin a aussi interrogé sur les usages de la technologie, et si les tokens c’était pour y mettre des biens du monde réel ?
🦍 Tenir ses promesses
Outre l’effet de mode qui pousse déjà plusieurs acteurs sur les bancs de l’entrepreneuriat, une startup va venir booster le secteur. Pour ceux qui suivent la newsletter, vous la connaissez bien, c’est RealT. Cette entreprise américaine a lancé son RMM (RealT MarketMaker) qui permet à n’importe quel possesseur de token immobilier qu’elle a émis de le déposer en collatéral (garantie) pour emprunter du stablecoin (crypto indexée sur le dollar). C’est le premier projet à proposer cela au grand public, l’équivalent d’un nantissement mais rapide, simple et peu coûteux.
Le projet est encore assez restreint car il n’est disponible que sur certaines propriétés de RealT, dans un cadre plutôt centralisé. Pourtant, il est totalement révolutionnaire car il réalise enfin la promesse qui était faite en 2015 : la composabilité, c’est à dire la possibilité d’aller utiliser son token (qui représente l’investissement) sur d’autres protocoles pour emprunter, ou effectuer des opérations financières.
🦅 Fureur américaine
Aux US, le changement a été radical, nous n’étions plus dans la promesse mais dans une réalité effective. Plus rien n’empêche de rêver à un marché immobilier liquide et décentralisé, comme celui dont on nous parle depuis des années. Dans la foulée plusieurs startups sont lancées, et les chiffrent donnent le tournis. Chez Tokenland, nous avons compté jusqu’à 150 projets qui se revendiquaient faire ou vouloir faire de la tokenisation immobilière.
🐳 Big Money is coming
Et ces startups, elles ne sont pas toutes le fait d’entrepreneurs bancals attirés par la hype. Certains projets sortent du lot et vont jusqu’à lever des fonds auprès de VC prestigieux comme Fifth Wall ou Techstar ou même de nouveaux fonds totalement spécialisés comme Zain Ventures ou 44 capital. Parmi les plus belles levées de ces derniers mois on peut compter Parcl et ses 11 millions de dollars, 5 pour Lofty.ai, 3,5 pour Rigor encore 2 pour Robinland. Ce ne sont pas des montants qui viennent rivaliser avec les pures proptech (startups de l’immobilier) ou les purs protocoles crypto, mais c’est très loin d’être ridicule pour un écosystème naissant.
Dans le même sens, les grands groupes ne sont pas restés indifférents au sujet du l’IMMO 3.0. En témoignent les incursions de Barnes, spécialisé dans l’immobilier de luxe, qui a organisé l’une des plus grosses transactions en cryptomonnaies à Miami (6.94 millions $). En même temps, JLL faisait un partenariat avec RealBlocks pour mettre sur la blockchain sa solution d’onboarding et de gestion des investisseurs.
Pour finir, les grands fonds d’investissement se sont mis à tokeniser. KKR pour 4 milliards, Hamilton Lane pour plusieurs centaines de millions, Mata Capital pour 300 millions… La tokenisation des actifs a fait son chemin chez les financiers et devient une réalité.
🐲 Bonne année !
Pour finir l’année en beauté, Larry Fink, le fameux patron de BlackRock et ses 10 000 milliards de dollars sous gestion, nous assurait être du camp de ceux qui veulent tokeniser en déclarant:
"Je pense que la prochaine génération de marchés et la prochaine génération de titres seront la tokénisation des titres."
Vous l’avez compris. Jamais nous n’avions connu une année aussi importante pour l’entrée de l’immobilier dans le web3 ! (ou l’inverse ?)
🐔 Et du coup en France ?
Revenons au début de l’année, en France, pendant que les cours de cryptomonnaies s’enfoncent vers le sol signant la fin du Bullrun, sort le rapport “IMMO 3.0 de la pierre papier à la pierre crypto” qui tente de faire un état de l’art de l’hybridation cryptomonnaie et immobilier sur 4 thématiques : La tokenisation des biens, les nouveaux modèles de gouvernance, la transaction immobilière et l’émergence des NFT.
Son écriture est issue d’une conviction : la France, nation immobilière par excellence, a toutes les cartes en main pour être l’un des leaders de l’immobilier 3.0. Si elle a su développer les SCPI ou le crowdfunding, elle arrivera bien à adopter la tokénisation avant les autres. Et c’est en partie déjà le cas, le pays étant le plus gros consommateur de tokens immobilier du plus gros acteur du marché.
🐦 Paroles, paroles..
Et comme aux US, les entreprises se multiplient. Dans la bouche de toutes les startups, galvanisées par le Bull Run, c’était la même promesse : vous allez voir ce que vous allez voir en septembre, on sera enfin prêt à lancer notre produit et on va inonder le marché français ! Chiche !
Du côté des institutionnels c’était la machine inverse, une prudence caractéristique de l’écosystème crypto : la tokénisation était une nouvelle complexité qu’ils ne semblaient pas encore vouloir expliquer ni à leurs supérieurs, ni à leurs partenaires, et encore moins à leurs clients.
Nous sommes déjà à la fin du mois de décembre et l’on peut constater une chose : les promesses sont dures à tenir. D’un côté comme de l’autre.
🐘 Les grands groupes à la manœuvre
Ceux qui ont bien caché leur jeu, ce sont les grands groupes de l’immobilier, assets managers ou les foncières. Ils ont finalement compris la puissance de ce nouveau modèle de financement, les cas d’usages associés, et cela depuis quelques mois (années?). Et dans leurs discours les visions s’alignent, la blockchain est une surcouche technologique simple et efficace pour réinventer le financement de l’immobilier dans un paysage du crédit et de la construction qui change.
Développement de nouveaux produits, de startups internes, ou recherches de partenaires, les chemins sont différents. En revanche, nombre d’entre eux se dirigent vers des projets de tokenisation immobilière, de propriété progressive, de gestion de communauté web3 ou de transaction sur la blockchain. Ces entreprises n’ont pas réussi à tenir leur désintérêt très longtemps et on voit déjà certains recrutements s’effectuer sur ces sujets.
🐢 Qui va piano, va sano
Difficile de tenir la roadmap annoncée pour les startups. Elles se sont heurtées à des murs que les poussées d’enthousiasme n’ont pas réussi à briser. La transformation radicale de l’écosystème se fera au courant de l’année 2023 plutôt qu’à la rentrée 2022.
En cause ? Un manque de moyens financiers, une découverte des enjeux juridiques plus longue que prévue et un marketing un peu timide pour aller s’attaquer aux portefeuilles des français sursollicités et au pouvoir d’achat en chute libre. Pourtant des acteurs du fractionnement immobilier qui ne sont pas sur la blockchain connaissent une croissance constante de leur nombre d’investisseurs uniques : les acteurs de l’immobilier traditionnel seraient capables et pas nous ?
On notera également que si les premiers entrepreneurs du secteur étaient avant tout des spécialistes de la blockchain, seuls les projets avec un spécialiste de l’immobilier parmi les associés ont l’air de survivre.
Comme on ne le répétera jamais assez : quand on fait de l’immobilier tokenisé bah…on fait de l’immobilier !
🐫 Les 4 pieds de la table
Tous les éléments sont réunis pour voir éclore un bel écosystème de la tokenisation en France. Et on veut croire très fort au prochain match, celui de Q2 2023. Cette fois, on ne nous y trompera pas :
le juridique est plié, trois modèles vont se faire concurrence : les tokens titres actions, les tokens titres obligations, et les token d’utilité basé sur de la cession de revenus futurs (appelée royalties dans le milieu de la musique par ex.). On attend de voir ces modèles s’affronter sur le seul terrain qui vaille, celui du marché !
la technique est validée, la tokenisation d’un bien ne requiert pas des compétences de développement exceptionnelles (assez basiques en fait) mais nécessite de bonnes connaissances de l’écosystème juridique et une grande capacité de conception, d’anticipation et de cybersécurité. Ce qui est beaucoup moins courant et alourdit sensiblement la note des prestataires.
les biens immobiliers, ou au moins les types de biens visés sont trouvés. Même si les rendements à 10% des villes délaissés américaines font rêver. Il est difficile de croire que des acteurs pourront se positionner sur ces chiffres en France.
on attend de vrais efforts marketing et communautaires de grande ampleur pour aller chercher les investisseurs et leur expliquer le modèle. (C’est aussi la mission de Tokenland qui le fait en pro-bono pour l’écosystème) Ce sont les vagues d’investisseurs particuliers qui détermineront très vite les grands gagnants et les perdants du jeu.
Pourtant, il ne faut pas être trop dur avec ces entrepreneurs qui se lancent dans le vide et posent les bases d’une nouvelle révolution immobilière en France. Malgré les temps de mise en place qui peuvent paraître longs pour les raisons évoqués, il y a une différence majeure avec le début de l’année : nous avons désormais une petite armée de gens déterminés à faire sortir de terre l’une des plus grandes révolutions digitale que l’immobilier n’ai jamais connu.
Aujourd’hui on compte plus de 30 acteurs qui façonnent le paysage de la tokenisation made in France et nous sommes ravis de pouvoir les mettre à l’honneur aujourd’hui.
Nous avons à cœur de laisser à chacun la possibilité de prouver de quoi il est capable alors il n’y a aucune forme de classement ou notation dans ce mapping, tous les acteurs sont à égalité sur la ligne de départ !
Pour ceux qui veulent aller plus loin, je vous propose un Excel avec quelques informations supplémentaires sur les projets en question.
Vous retrouverez leur nom, url, modèle juridique et blockchain choisie !
Merci à tous pour votre intérêt, votre soutien et vos partages !
En attendant je vous souhaite à tous d’excellentes fêtes de fin d’année et de superbes moments en famille.
C’est comme cela qu’on conclut cette année exotique, on se retrouve dès la première semaine de 2023 ! (je ne m’avance pas sur le jour en revanche…)
🛠️ Build In Public
Évidemment, il y a eu un bel effet mapping (+50) et désormais vous êtes plus de 1250 chaque semaine à recevoir cette newsletter avec un taux d’ouverture moyen qui reste à 56%.
On atteint bientôt les 500 abonnés sur la page LinkedIn de la newsletter.
Que des nouvelles encourageantes alors merci à tous !
N’hésitez pas à envoyer un message perso sur LinkedIn si vous avez une bonne idée !